#teambleuettes – sur la piste des myrtilles sauvages du Canada

Après un vol de sept heures, nous arrivons enfin à l’aéroport de Montréal. Nous continuons sans attendre en direction du Québec, de Dolbeau Mistassini dans la région du lac Saint-Jean pour être plus précis. Il ne nous reste plus qu’à passer le contrôle des passeports pour pouvoir continuer notre périple. Nous réalisons dès la première question du douanier que nous sommes bien arrivées au pays des myrtilles sauvages : il nous demande les motifs de notre voyage. Les myrtilles sauvages, lui répondons-nous, car nous avons cette année la chance d’assister à la récolte des petits fruits dans les champs. Le douanier lève alors un index réprobateur et nous dit en souriant : « Vous voulez dire les « bleuets sauvages ». C’est en effet ainsi qu’on appelle ici les petites cousines de nos myrtilles de culture qui poussent à l’état sauvage et naturel dans certaines régions du Canada. Nous avons donc trouvé la devise de ce voyage incomparable : le « Team Bleuettes » (nous sommes en effet huit femmes) se lance sur la piste des myrtilles sauvages du Canada. 

Six bloggeuses françaises écrivant sur leurs voyages et l’art de vivre ont répondu à l’appel des myrtilles sauvages et quitté la France fin août pour se rendre au Canada. La région située autour du lac Saint-Jean est réputée pour ses champs de myrtilles sauvages. Il pousse dans ces seules régions entre 30 000 et 35 000 tonnes de myrtilles sauvages par an. Les « bleuets sauvages » sont donc un facteur économique extrêmement important, mais les habitants de cette région sont également extrêmement fiers de « leurs » myrtilles ! Quel que soit le lieu où nous nous rendons et les personnes avec qui nous parlons durant notre voyage, chacun a sa propre histoire à nous raconter sur ces fruits. Ils jouent un rôle important, pour ne pas dire le rôle principal, dans la vie des habitants de cette région qui se qualifient eux-mêmes de « Bleuets ».

Mais nous réalisons la véritable signification des myrtilles lorsque nous rendons visite à M. Saint-Pierre, président du Syndicat des producteurs de bleuets du Québec et à sa famille, dans le champ de myrtilles. Il nous explique d’abord les différences existant entre les myrtilles sauvages et leurs cousines européennes cultivées. Contrairement à ces dernières, les petites baies sauvages ne se plantent pas. Elles poussent simplement là où les conditions leur sont favorables. Tout ce que peuvent alors faire les cultivateurs, c’est améliorer les conditions environnementales qui pourraient empêcher les myrtilles de pousser en apportant quelques légères modifications.

Saint-Pierre ne peut dissimuler son émotion au moment où il nous raconte les problèmes auxquels sont confrontés les producteurs locaux : une concurrence croissante qui entraîne la chute constante des prix, rendant le travail des cultivateurs de moins en moins rentable. Et c’est exactement contre cette tendance qu’il veut lutter avec le syndicat afin que les 350 cultivateurs de myrtilles qui vivent dans la région puissent continuer à mettre du cœur à l’ouvrage dans leurs champs de myrtilles et à vivre de leur travail.

C’est en raison de ces difficultés croissantes que les troisième, quatrième et cinquième générations de cultivateurs tentent de trouver des alternatives pour vendre leurs myrtilles. Émilie et sa sœur Marie-Soleil ont par exemple ouvert avec leur mère une épicerie fine, « Délices du Lac Saint-Jean », dans laquelle elles vendent des produits à base de myrtilles de la région. Dans le musée intégré, les visiteurs peuvent de plus découvrir l’histoire de ces fruits et les différentes méthodes de récolte utilisées jusqu’à nos jours. Amélie Fortin, en créant une ligne de cosmétiques à base de myrtilles sauvages, a elle aussi réussi à trouver une alternative pour commercialiser dans le monde entier les bienfaits des myrtilles pour la santé.

Après quatre jours bien trop courts passés avec les myrtilles sauvages, nous avons passé notre dernière journée dans la ville de Québec. Nous avons emporté dans nos bagages des myrtilles sauvages fraîchement récoltées dans les champs puisque l’on ne trouve en France que des myrtilles sauvages sous forme surgelée, mais aussi un sac rempli d’impressions, de souvenirs et d’émotions.

 

 

Présentation du #Teambleuettes